Écriture thérapeutique ?

Un processus émotionnel sain passe par 4 étapes nécessaires à l’intégrations des ressentis : 

2. Nommer et décrire précisément : une fois que l’émotion a été localisée physiquement, le but est de pouvoir décrire en détails ce qui est ressenti en utilisant la première personne du singulier. « Je me sens triste et très en colère… », « Je ressens de la peur face à… », « Je me sens profondément triste et dépassée par la situation… ». Cette étape nécessite de se pencher sur son ressenti physique, quel message porte-t-il ? Pouvoir détailler le ressenti permet d’en faire le tour, de pouvoir commencer à se familiariser avec celui-ci. 

3. Légitimer, accepter : combien de fois pensons-nous que ce que nous vivons « n’est rien », que « ça passera », qu’il est inutile de se plaindre ou d’en parler car « il y a pire » ? Et pourtant, c’est une étape cruciale pour intégrer le ressenti émotionnel. À commencer par soi : oser accepter ce que l’on ressent car ces émotions nous appartiennent et elles sont bien réelles. Puis, oser se sentir légitime de ressentir ceci : « Oui, j’ai le droit d’avoir une peur bleue face à cette nouvelle situation qui m’attend. », « Je me sens très fâché contre lui et j’en ai bien le droit. », « C’est vrai, je me sens extrêmement triste par cette perte et c’est ok. »

4. Extérioriser : une fois que la personne a pu percevoir les sensations physiques de son ressenti, le nommer en détail, se sentir légitime dans le fait de ressentir ces éléments, il est temps de l’extérioriser afin de s’en distancer. L’extériorisation peut être faite à travers une manifestation physique (pleurer, crier, parler…), un geste (écrire, dessiner, danser…) ou par une action symbolique (se débarrasser d’un objet, planter/enterrer/brûler quelque chose…).

Écrire permet d’extérioriser, de déposer en dehors de soi des mots qui décrivent un sentiment. Ces écrits n’ont pas à être polis, beaux, intelligents. L’essentiel est qu’ils puissent représenter une libération émotionnelle pour l’auteur. L’écriture permet également d’être un témoin intemporel : la personne qui les rédige pourra à tout moment revenir sur ses écrits afin d’analyser le chemin parcouru, les progrès, les défis récurrents. L’écriture devient alors une banque de données très personnelles et précieuses. 

Écrire une lettre fictive, décrire un événement ou une scène difficile, rédiger un journal intime… les exercices d’écriture thérapeutique sont nombreux et variés. Le but est de choisir celui qui permettra au mieux, à un moment donné, de libérer un ressenti. 

L’écriture peut également représenter un support pour garder des traces d’événements qui soutiennent un état d’esprit positif, elle prend alors la forme d’un journal de gratitude