La connaissance de soi, pour quoi ?

Selon moi, une donnée clé de l’épanouissement et c’est souvent par-là que démarrent mes accompagnements et mes formations est la connaissance de soi. Si on parle du contexte de deuil, il est utile de partir des deuils que la personne a dû traverser. 

Comment suis-je capable de parler des pertes significatives de ma vie ? Quel regard est-ce que je porte sur ces moments de séparation ? Quelles sont mes représentations du deuil ?

Se connaître est pour moi la principale clé. C’est grâce à elle que nous apprendrons à mieux cerner nos mécanismes de défense, ceux qui reviennent sans arrêt. C’est également elle qui nous permettra de mettre le focus sur tout ce qui fonctionne bien chez nous : nos ressources, nos forces, nos réussites. Être à l’aise avec qui nous sommes me semble représenter la porte d’entrée à pousser pour être au courant d’avec qui nous aurons passé absolument toutes les secondes de notre vie. Nous ne serons pas obligés de tout apprécier, mais faire notre propre connaissance nous révélera certainement des aspects de notre personnalité qui nous rendront fiers et heureux

La plupart du temps, nous cuisinons des recettes connues, nous jouons avec des jeux de société dont nous maîtrisons les règles, nous faisons nos courses dans des endroits familiers. 

Pourquoi ? 

L’humain a tendance à aller vers ce qu’il connaît, par facilité, parce que la seule volonté fondamentale de notre cerveau est de nous garder en vie. Donc par économie d’énergie, il nous dirige naturellement vers le connu, c’est sécurisant. Qu’en est-il de nous-même ?

Nous sommes notre principal outil et c’est selon moi pour cette raison que la connaissance de soi est essentielle.

Comment est coloré notre quotidien si nous ignorons ce dont on a besoin, peur, envie ? Le risque est de continuellement et inconsciemment nous délaisser pour aller vers les autres. Ces autres que nous prenons tant de temps à connaître, à choyer et à apprécier. Sans nous connaître nous, il sera difficile de savoir comment nous soutenir, nous aider, nous conduire vers ce qui est important pour nous.

Lorsque je perçois que la pire compagnie d’une personne est la sienne, je cherche à l’amener à aller à sa propre rencontre car je suis certaine qu’elle créera ainsi son propre socle. J’aime voir la lumière dans ses yeux lorsque je lui demande comment serait sa vie si elle consacrait son temps de manière équitable entre elle et les autres. Qu’elle se donnait autant d’affection à elle qu’aux autres. Qu’elle se soutenait aussi bien qu’elle sait soutenir ses proches. Pour cela, il est essentiel de se connaître car jamais nous n’aurons envie de nous occuper soigneusement d’une personne totalement étrangère à nous.

Faire connaissance avec soi c’est prendre le temps de découvrir de quoi nous avons profondément peur, envie et besoin. C’est pour moi dans la connaissance de soi qu’est l’essentiel de ce mot fourre-tout : le développement personnel. 

Si je ne devais proposer qu’une seule chose de ce fourre-tout, ce serait d’investir dans la connaissance de votre propre univers, de vos blessures, de vos envies profondes. À terme, le but serait d’éprouver du plaisir à passer du temps avec vous-même et de ne plus craindre ce qui risquerait de vous sauter au visage si vous regardiez d’un peu trop près par quels chemins vous avez dû passer. 

Qu’est-ce qu’un café-deuil ?

Il s’agit d’une rencontre spontanée et libre entre des personnes qui, à priori, ne se connaissent pas.

Le but est de permettre à des personnes touchées par la thématique du deuil de se rencontrer afin de partager leurs vécus, leurs questions, leurs réflexions. La rencontre a volontairement lieu dans un endroit public afin de normaliser cette thématique dans la vie quotidienne. La seconde intention est de « dédramatiser » ce thème dont les gens ont parfois peur de parler. Ici, oui, on ose parler du deuil même si d’autres personnes sont présentes dans la salle pour parler de leurs propres quotidiens ou lire leur journal.

Le deuil fait partie intégrante de la vie et l’idée est d’éviter de se cacher pour en parler. La troisième intention est d’inciter les personnes en souffrance à sortir de chez elles avec l’assurance qu’elles pourront venir comme elles sont, sans attente ni pression du groupe, retrouver d’autres humains qui, peut-être, souffrent aussi. Un réseau de solidarité peut se tisser lors de ces moments empreints de chaleur humaine.

La rencontre ne suppose pas d’inscription et cela laisse la porte ouverte jusqu’au bout : venez avec plaisir si vous sentez que c’est ce dont vous avez besoin à ce moment-là. Et sinon, pas d’inquiétude, faites ce qui vous fait le plus de bien. Parfois, les personnes endeuillées changent d’état émotionnel très vite et il est difficile de prévoir et de respecter un programme. Le but est de soulager les endeuillés de cette charge :

La rencontre est gratuite car l’essentiel du travail se fait par les participants. Une personne (moi), organise et anime la rencontre en posant le cadre et en proposant des relances si besoin. La force de ces rencontres se trouve dans les échanges, dans les discussions, dans le fait qu’autour d’une même table se retrouvent des personnes potentiellement en souffrance qui ont l’envie de déposer leurs maux. 

Parfois, l’entourage est saturé lorsque le processus de deuil se prolonge. Dans un monde où tout doit aller très vite, on ne se sent pas toujours légitime de parler, encore une fois, de cette chose si précieuse que l’on a perdu (une personne, un animal, un travail, etc. ) et qui nous manque tant, parfois encore des années après.

Alors si vous vous sentez concerné par un tel événement, venez comme vous êtes. Commandez une boisson et installez-vous pour discuter ou juste pour écouter les échanges. 

Qu’est-ce qu’un deuil ?

Quand on entend le mot « deuil », on a tendance à l’associer directement au mot « mort ». Si on interroge Google, sa définition est la suivante : Douleur, affliction que l’on éprouve de la mort de quelqu’un.

Selon moi et pour bon nombre de personnes travaillant dans ce domaine, il s’agit d’une association incomplète

Lorsqu’une personne apprend le décès d’un être cher, elle entre dans une phase de vie où elle sera inconsolable pour un certain temps. La perte va déclencher toute une série d’émotions, de ressentis, de moments extrêmement difficiles à vivre. Un processus de cicatrisation psychique va s’enclencher et même s’il y a des tendances sur un chemin de deuil, chaque individu le vivra à sa manière. Dans ces tendances, nous pouvons repérer des émotions vives ou anesthésiées, un état émotionnel fragile, une plus grande vulnérabilité au niveau de la santé physique, une perte de repères temporels et spatiaux. Mais nous ne sommes plus arrêtés au processus de deuil théorique et linéaire qui passe par 5 étapes distinctes dans un laps de temps de 3 ans.

Les circonstances de la perte, l’état de la personne qui a perdu quelque chose de significatif influencent ce chemin vers la guérison. Dans le contexte de la mort, les morts naturelles ont généralement un impact différent que les morts brutales sur les survivants. Quant à la question de la temporalité, l’essentiel n’est pas le temps qui passe mais ce que la personne fait pendant que le temps passe.

Quelle énergie place-t-elle dans sa guérison ? Quelle conscience a-t-elle de ce qu’elle traverse ? Quelles sont ses ressources personnelles et externes ?

Cependant, ce processus de cicatrisation sera similaire si la perte concerne une relation, un emploi, une partie de sa santé, un domicile, un rêve, un animal… Les types de deuils sont nombreux. L’intensité peut toutefois varier selon le degré d’attachement à ce qui a été perdu. Ainsi, un enfant qui a perdu son hamster pourrait se montrer plus affecté qu’un adulte qui enterre un parent. 

Voici quelques exemples de deuils qui sont souvent vécus et parfois peu légitimes comme tels : la fin d’une relation amicale ou familiale, la fin d’un emploi de travail, un déménagement, une rupture amoureuse, un divorce qui entraîne la fin du schéma familial connu, le deuil du corps d’avant suite à une agression ou une maladie, la perte d’un animal, un projet échoué, un rêve qui n’aboutira pas.

Pour résumer et c’est ainsi que je travaille, le deuil concerne le processus de séparation d’avec quelque chose ou de quelqu’un qui a compté pour la personne qui se retrouve endeuillée.

Comment se passe une médiation ?

La médiation a pour but de restaurer, soigner, concilier, réconcilier la relation entre deux personnes. Le médiateur représente une tierce personne, neutre et externe, au service d’autres individus en cas de tension ou de conflit. On dit que le médiateur est garant du processus et non du résultat. Il n’a pas de baguette magique, ni de super pouvoirs. Il est présent pour aider les personnes à formuler leurs besoins, leurs ressentis, leurs attentes dans cette relation tendue.

En médiation, le but est que chaque personne concernée par une tension ou un conflit puisse venir dans un premier temps déposer ce qu’elle ressent, sa vision de la situation, ses questionnements dans des séances individuelles. C’est également à ce moment-là que les attentes de chacun peuvent être détaillées, sans censure. Le médiateur est responsable de connaître la situation précisément afin de pouvoir guider les participants vers ce qui est important pour eux. Il a le devoir de se déplacer dans le prisme de la situation afin de la regarder avec les lunettes de la personne qu’il a en face. La reformulation est essentielle et les émotions ont leur place. À aucun moment le médiateur ne prend partie ou ne donne son avis. Il agit en écho, en miroir. 

La question de la rencontre entre les participants est abordée, préparée minutieusement afin qu’il y ait un minimum d’effet de surprise et un maximum d’anticipation. Qu’est-ce qui va être dit ? Dans quelles conditions ? Quelles sont les limites et les besoins de chacun ? Le médiateur est garant du cadre : lorsque les personnes vont se rencontrer, elles doivent pouvoir se sentir dans un maximum de clarté et de sécurité

Lorsque tous les participants se sentent prêts, la rencontre a lieu. Une, deux, trois… le nombre de séances est décidé par les personnes en processus. Durant la séance, un temps de parole est prévu pour chacun afin de déposer et clarifier les besoins, échanger sur les possibles, trouver des accords sur lesquels les participants peuvent se rejoindre. Le médiateur est garant du respect de chacun et du respect du processus. Il intervient s’il y a un débordement ou si un participant n’est plus à l’aise dans la rencontre. Autrement, il se tient au second plan et écoute attentivement les échanges. Au besoin, il propose des relances. Il guide les participants pour trouver un terrain d’entente, aussi petit soit-il.

« On est d’accord de se saluer quand on se voit le matin à la machine à café et dans l’ascenseur mais on ne souhaite pas d’autres échanges. »  Cela pourrait être un terrain d’entente entre deux collègues en conflit.

Le but est d’accompagner les participants à trouver le plus petit dénominateur commun, le plus petit élément sur lequel ils pourront se mettre d’accord. Puis, de les laisser tester si cet accord est concluant ou non. Au fur et à mesure des séances, les accords peuvent évoluer en fonction de la situation et des besoins des parties. L’objectif final est de baisser le niveau de tension afin que chaque personne puisse se sentir plus à l’aise, moins stressée par la relation et les situations qu’elle génère.

Parfois, les rencontres individuelles mettent en lumière une impossibilité à se rencontrer, à se trouver dans la même pièce. Une personne est prête et demandeuse mais l’autre s’en sent incapable. Cela représente trop de risques, trop de tension, trop de peur. C’est une réalité à accepter : tous les liens ne peuvent se restaurer. Les séances individuelles ont toutefois la puissance de pouvoir mettre des mots sur cette impossibilité et ainsi répondre à ce point d’interrogation :

La créativité est alors au service de la médiation : comment, malgré l’impossibilité de se rencontrer, accompagner dans la passation d’un message ? Comment aider à tisser quelques mailles autour du lien défait en respectant le besoin de distance ? Est-ce que quelques pas peuvent tout de même se faire dans la direction de l’autre ?

Coaching pédagogique : pour qui et pour quoi ?

Ayant enseigné à l’école primaire durant 12 ans, j’ai eu la chance de vivre de nombreuses expériences humaines et didactiques. J’ai également été amenée à résoudre des problèmes complexes et à me former pour acquérir des outils et des stratégies me permettant de progresser dans mon enseignement et dans les compétences du métier. J’ai aussi, malgré moi, été sensibilisée à l’épuisement professionnel par un vécu direct qui m’a forcée à mieux comprendre cette thématique et à repérer les signaux d’alerte. 

Aujourd’hui, j’ai à cœur de mobiliser ce bagage pour agir tant dans la formation que dans la prévention. Être une personne ressource pour le corps enseignant est une valorisation de mon parcours dont je souhaite faire profiter mes « ex-collègues » pour lesquels j’ai une grande admiration.

Les demandes liées au coaching pédagogique sont souvent liées à la gestion de classe qui occupe une grande part des journées. Mais elles peuvent aussi toucher à la différenciation que l’école inclusive nous amène de plus en plus à (re)penser. La communication école-famille est également un thème central dans le quotidien d’un-e enseignant-e en 2025. En soit, toutes les thématiques qui touchent à l’enseignement, qu’elles soient liées à des compétences personnelles, professionnelles ou des gestes pédagogiques sont légitimes d’être évoquées en coaching.

Le coaching a pour but de répondre à une demande de travail précise et nous travaillons par objectifs qui évoluent au fil des séances. Le but est qu’à la fin du suivi, la personne ait trouvé des pistes, des solutions précises pour pallier ses difficultés et se sentir plus à l’aise et confiante. Ce travail peut être vu comme un soutien et également comme de la formation continue. 

Étant reconnue comme personne ressource au sein du soutien individualisé aux enseignant-e-s fribourgeois-e-s, une prise en charge d’un suivi à Espace Pause par le canton de Fribourg peut être envisagée. 

Écriture thérapeutique ?

Un processus émotionnel sain passe par 4 étapes nécessaires à l’intégrations des ressentis : 

2. Nommer et décrire précisément : une fois que l’émotion a été localisée physiquement, le but est de pouvoir décrire en détails ce qui est ressenti en utilisant la première personne du singulier. « Je me sens triste et très en colère… », « Je ressens de la peur face à… », « Je me sens profondément triste et dépassée par la situation… ». Cette étape nécessite de se pencher sur son ressenti physique, quel message porte-t-il ? Pouvoir détailler le ressenti permet d’en faire le tour, de pouvoir commencer à se familiariser avec celui-ci. 

3. Légitimer, accepter : combien de fois pensons-nous que ce que nous vivons « n’est rien », que « ça passera », qu’il est inutile de se plaindre ou d’en parler car « il y a pire » ? Et pourtant, c’est une étape cruciale pour intégrer le ressenti émotionnel. À commencer par soi : oser accepter ce que l’on ressent car ces émotions nous appartiennent et elles sont bien réelles. Puis, oser se sentir légitime de ressentir ceci : « Oui, j’ai le droit d’avoir une peur bleue face à cette nouvelle situation qui m’attend. », « Je me sens très fâché contre lui et j’en ai bien le droit. », « C’est vrai, je me sens extrêmement triste par cette perte et c’est ok. »

4. Extérioriser : une fois que la personne a pu percevoir les sensations physiques de son ressenti, le nommer en détail, se sentir légitime dans le fait de ressentir ces éléments, il est temps de l’extérioriser afin de s’en distancer. L’extériorisation peut être faite à travers une manifestation physique (pleurer, crier, parler…), un geste (écrire, dessiner, danser…) ou par une action symbolique (se débarrasser d’un objet, planter/enterrer/brûler quelque chose…).

Écrire permet d’extérioriser, de déposer en dehors de soi des mots qui décrivent un sentiment. Ces écrits n’ont pas à être polis, beaux, intelligents. L’essentiel est qu’ils puissent représenter une libération émotionnelle pour l’auteur. L’écriture permet également d’être un témoin intemporel : la personne qui les rédige pourra à tout moment revenir sur ses écrits afin d’analyser le chemin parcouru, les progrès, les défis récurrents. L’écriture devient alors une banque de données très personnelles et précieuses. 

Écrire une lettre fictive, décrire un événement ou une scène difficile, rédiger un journal intime… les exercices d’écriture thérapeutique sont nombreux et variés. Le but est de choisir celui qui permettra au mieux, à un moment donné, de libérer un ressenti. 

L’écriture peut également représenter un support pour garder des traces d’événements qui soutiennent un état d’esprit positif, elle prend alors la forme d’un journal de gratitude